lundi, décembre 05, 2005

Voyages en Orient

"C'est seulement au Liban, c'est seulement sous les cèdres, que tout est innocent..."

L'Orient, à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe, est un espace un peu flou englobant Grèce, Turquie , Syrie, Liban, Palestine, Egypte et parfois Arabie.
Symbole des contradictions entre Islam et Chrétienté, cet Orient lointain mais accessible fait rêver toute une génération d'artistes et les pousse au départ.
Terre sainte, exploits chevaleresques des croisades, chemin de Damas, bains voluptueux, bazars animés, beautés cachées à l'ombre des orangers et des palmiers... nourrissent leur imaginaire.

Le voyage d'Alphonse de Lamartine (1790-1869) est d'une grande ampleur accompagné de sa famille, d'amis et de domestiques, il arrive à Beyrouth le 6 septembre 1832.
Pendant l'hiver, il perd sa fille Julia, 11 ans, atteinte de tuberculose. En mars, il se rend à Damas, via Baalbeck, puis il revient aux Cèdres. Il a rassemblé ses impressions dans le Voyage en Orient (1849- 1851).

Le voyage en Orient de Gérard de Nerval (1808 - 1855) dure un an. Parti de Paris en décembre 1842, il se retrouve a Liban en mai 1843. Publié sus sa forme définitive en 1851, le Voyage en Orient traduit toute la sensibilité du poète.

Après un premier voyage en solitaire en Orient, Maxime du Camp (1822 - 1894) entraîne Gustave Flaubert (1821 - 1880) dans une seconde expédition. Le 29 octobre 1849, les deux amis quittent Paris pour l'Egypte et gagnent Beyrouth le 19 juillet. Ayant visité la Palestine, ils repassent par le Liban qu'ils quittent définitivement le 1er octobre. On retrouvera l 'influence orientale dans l'Education sentimentale, la tentation de Saint-Antoine et surtout Salammbô.

En 1860 Napoléon III confie à Ernest Renan (1823 - 1892) une mission en Syrie dans le cadre de la protection des chrétiens par un corps expéditionnaire. Séjournant au Liban avec sa soeur Henriette, Renan dirige les fouilles de Byblos jusqu'au mois de janvier 1861, puis celles de Tyr. Il rédige la Vie de Jésus, parcourt la montagne libanaise. Son séjour est brutalement interrompu par la mort d'Henriette.Renan en mauvaise santé, doit être rapatrié. En compagnie de sa femme, il retourne en Orient et, au début de 1866, retrouve Beyrouth, d'où, il se lance dans les traces de Saint-Paul.

Maurice Barrès (1862 - 1923) découvre l'Orient entre le ler mai et fin juin l914 lors d'un vaste circuit : Alexandrie-Beyrouth-la montagne libanaise-Damas-Alep- Antioche. Puis par le chemin de fer de Bagdad à Konya, il tente de retrouver les traces de Renan. Il reste de ces pérégrinations un roman, Un jardin sur l'Oronte (1922) et un récit de voyage, Une enquête aux pays du Levant (1923).

On peut citer aussi des romans écrits dans l'engouement de la mode orientaliste : La châtelaine du Liban (1924) de Pierre Benoît, Yamilé sous les Cèdres d'Henry Bordeaux( 1923).

Louis-François Cassas (1756 - 1827). Dessinateur de l'ambassadeur de France à la Sublime Porte, Louis- François Cassas séjourne au Liban pendant deux mois en 1785. Aquarellés ou gravés, ses études de personnages orientaux, ses reconstitutions de monuments antiques, ses dessins de paysages, ses vues de villes sont autant de témoignages précieux car uniques pour la connaissance du Liban au XVIIIe siècle.


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